Les poèmes de Maurice des Ulis

Mars 1997



Fin

Un raté  Les mots qui dansent
Le bonheur à venir  Dédicace
Rien n'est parfait  Le clown et le petit garçon
Cocagne  Futur futur
Futur innocent 


Un raté

Ma page est restée blanche
Et je suis épuisé.
Tard, ce matin, je flanche;
Je vais me reposer.

L'inspiration divine
Qui m'était insufflée
Aujourd'hui se débine
Et me laisse frustré.

Mon rêve se termine :
Fini l'éternité.
Je ne suis que vermine;
Un pourceau oublié.

C'est le stylo qui tranche
Car il est asséché.
J'avais cru à ma chance,
Mais je suis un raté.

Début | Fin


Les mots qui dansent

Tous ces vers ciselés
Et polis à la main
Que je vous ai légués,
Vous les gens de demain,
Je vous prie, ayez soin
De les faire chanter
Une ou deux fois au moins
Pour ne pas m'oublier
Quand je serai lointain.

Ma vie n'aura de sens
Dans un monde futur
Que si un homme pense
A mon oeuvre et murmure
D'une voix calme et sûre
Le fragment d'une stance
Qui calme ses blessures
Et sous les mots qui dansent
Apprivoise l'azur.

Début | Fin


Le bonheur à venir

J'ai apporté des fleurs
Pour te dir' mon amour
Et voici que tu pleures
En de longs sanglots sourds.

Je te prends dans mes bras
Où tu restes accrochée
Et je promets tout bas
De ne plus te quitter.

Esquissant un sourire,
Tu essuies ton rimmel;
Le résultat est pire
Mais pour moi tu es belle.

Alors baisant ton cou
Je défais ton corsage
Et sur tes seins si doux
Je pose mon visage.

Tu refermes tes bras
Pour mieux me retenir
Et chuchote à mi-voix
Le bonheur à venir.

Début | Fin


Dédicace

Né à cinquante ans, tout surpris,
Lors que je m'étais résigné
Après une vie sans défi;
Je veux maintenant m'éveiller.

Mon enfant m'a ressuscité
Et fait partager ses envies
Pour avoir si fort demandé
A chacun une poésie.

Avec ardeur je l'ai suivie
Et j'ai pu ainsi épancher
Les peines longtemps ressenties
Dans des poèmes tout légers.

Moi qui avais longtemps cherché
Quel était le sens de ma vie,
Grâce à elle, je l'ai trouvé.
Alors, ces vers, je lui dédie.

Début | Fin


Rien n'est parfait

Quand j'ai créé la Terre
Je me suis demandé
Si le bleu de la mer
N'allait pas tout gâter.

Quand j'ai créé la vie,
Pour expérimenter,
J'ai été tout surpris
De sa vivacité.

Les plantes m'ont comblé
En parsemant de vert
Les terres dénudées
Et en vivifiant l'air.

Pour tout parachever
Sont nés les animaux.
Je suis éberlué
Tellement ils sont beaux.

Mais qu'est il arrivé ?
La Terre est toute sale !
Est-ce l'Humanité
Qui se conduit si mal ?.

Début | Fin


Le clown et le petit garçon

Le clown a perdu son ballon
Et son comparse a disparu.
Il demande au petit garçon
Et celui-ci lui a rendu.

A chaque fois que le clown passe
Il fait trois pas et puis s'arrête.
C'est le garçon qui le tracasse,
Alors il fait une courbette.

Début | Fin


Cocagne

Mon chemin lentement
Visite la campagne
Et me donne le temps
D'admirer ma Cocagne.

Un orage soudain
Me rejette à l'abri
Des branchages d'un pin
Pour éviter la pluie.

Quand le ciel reparaît
Mon chemin est parti
Et mon monde parfait
Est devenu tout gris.

Début | Fin


Futur futur

Petit enfant qui dort
Tu souris dans ton rêve
Sans savoir que ton corps
S'est nourri à ma sève

Et mon regard lointain
Enjambant les années
Parle d'un lendemain
Où tu sera jeté

Regardant à ton tour
Une graine germée
Qui remplira tes jours
D'un goût de liberté.

Début | Fin


Futur innocent

Petit enfant qui dort
Heureux près de ta mère
Demain tu seras fort
Et la vie sans mystère

Quant tu feras la guerre
Par amour ou par haine
Tu n'entendras plus guère
La chanson que tu aimes.

Début | Fin



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